A propos du FOCAC, un an apr?s le Sommet de P?kin?

08.11.2007 ” De tous les programmes de coopération qui existent entre l’Afrique et la Chine, le Forum Chine-Afrique ( FOCAC ) est sans doute l’un des plus prometteurs. Le secret de sa réussite tient à un ensemble de facteurs.
Même s’il a bénéficié du large crédit de confiance et de respect mutuel que l’Afrique et la Chine ont développé depuis la fin des années 50, le FOCAC n’est pas uniquement la rencontre opportune d’une longue tradition de relations diplomatiques et d’une idée neuve de la coopération multilatérale, à la fin des années 90, au moment où – il faut bien le reconnaître – les relations des pays riches avec l’ Afrique accusaient une certaine fatigue dans les discours et dans l’action .
Dans le cas présent, il y a certes, au départ, l’ intérêt bien compris des pays africains et de la Chine autour des enjeux du développement alors que la Chine connaît une formidable accélération, non seulement économique, mais aussi sociale et culturelle, et que l’ Afrique, inéluctablement, se réapproprie son passé et son devenir avec un sens très vif de sa dignité, de ses atouts réels et aussi de ses problèmes.
Il y a donc, de part et d’autre, une volonté politique forte de faire des choses ensemble et de bien les faire. Si tant de Chefs d’ Etat africain se sont réunis à Pékin en novembre 2006, c’est bien parce que le FOCAC va à l’ essentiel : un dialogue de terrain, clair, responsable et de qualité, autour de priorités communes et d’objectifs précis, un dialogue qui ouvre des perspectives concrètes et s’appuie sur un programme, un calendrier de mise en œuvre, des ressources, des mesures d’ajustement et des procédures de suivi.
En amont, il y a eu beaucoup de travail. Le FOCAC a mobilisé sous une coprésidence chinoise et éthiopienne ( depuis novembre l’ an passé l’ Egypte a succédé à l’Ethiopie ) un grand nombre d’experts et pas moins de quatre réunions techniques de haut niveau pour aboutir à la feuille de route actuelle. Chaque pays a eu la possibilité de faire entendre sa voix.
Les Seychelles ont mis en avant la nécessité pour le FOCAC de considérer les spécificités des Petits Etats Insulaires Africains en Développement et des Pays Africains à Revenu Intermédiaire. Les Seychelles ont redit l’importance de la Pêche lors des discussions sur le choix des secteurs de coopération.
Idem pour le sport, dans la perspective des Jeux Olympiques, mais aussi en appui des manifestations régionales, comme les Jeux des Iles de l’Océan Indien.
Enfin, s’ agissant de la COI, les Seychelles ont fait valoir l’importance des relations de partenariat que la Chine, au travers du FOCAC, peut établir avec les organisations de coopération régionale, des relations d’ un nouveau type, respectueuses de ce qui fait l’ identité et l’originalité de ces organisations régionales, tout en les faisant profiter de la dynamique Chine-Afrique, une dynamique adaptée aux enjeux de la mondialisation et qui sait tirer parti de l’ actualité pour consolider l’agenda du FOCAC, ce qu’a bien montré le 26 septembre dernier la rencontre du Ministre des Affaires Etrangères, Yang Jiechi, avec ses homologues africains, en marge de l’ Assemblée Générale des nations Unies.
De ce point de vue, le Secrétariat de Suivi du FOCAC, au sein du Ministère chinois des Affaires Etrangères, accomplit un travail remarquable d’accompagnement, veillant à ce que cette mobilisation hors pair qui a fait le succès du Sommet, soit constamment maintenue.
Le FOCAC a les moyens humains et techniques de ses ambitions. Pour les Seychelles, l’ un des avantages du Forum c’ est qu’il accorde la même importance et le même poids aux pays grands et petits.
Il n’y a pas ces injustices criantes en matière de représentation que l’on rencontre dans certaines institutions internationales. D’ ailleurs le mot d’ordre du FOCAC est de faire en sorte que chaque pays y trouve son compte, qu’il n’y ait que des gagnants.
Plate-forme de discussion et d’échanges productifs autour d’une nouvelle politique de co-développement harmonieux de l’Afrique et de la Chine, le FOCAC est aussi un formidable outil de promotion des relations bilatérales.
Jouer la carte du FOCAC, c’est contribuer à ce que les relations entre les Seychelles et la Chine restent ce ” modèle de partenariat entre un grand et un petit pays en développement “, évoqué par le Président Hu Jintao.
C’est aussi promouvoir cette diplomatie active, proactive et interactive que le Président James Michel considère comme étant la seule qui serve efficacement et durablement les intérêts des Seychelles
“. Philippe Le Gall Ambassadeur des Seychelles en Chine